Achalasie : état de la recherche – mai 2021

Je vous propose un condensé des dernières publications scientifiques d’importance sur notre maladie dans ce troisième épisode de « Achalasie : état de la recherche ». Cet article s’appuie sur des publications des mois de mars et avril 2021 ainsi que début mai 2021. Un lien est toujours proposé pour retrouver les informations par soi-même. Le but de ces articles est d’améliorer notre connaissance de l’achalasie en profitant du travail du monde scientifique.

Mis à jour de la classification de Chicago (4.0)

La classification de Chicago est un outil essentiel pour le diagnostic des malades atteints d’Achalasie. Mais elle ne se limite à notre maladie. Elle est en fait la grille de lecture des résultats des manométries haute résolution et permet aux médecins de situer rapidement le patient parmi tous les troubles possibles.

La version 4.0 de la classification de Chicago pose des métriques et des besoins d’analyses plus clairs pour diagnostiquer les patients. Alors que l’ancienne classification faisait une distinction peu claire entre les troubles de mobilité majeurs et les troubles de mobilités mineurs, la nouvelle classification clarifie ce que sont ces troubles et quels critères permettent leurs distinctions.

Autre information très intéressante pour les malades atteints d’Achalasie, il est maintenant conseillé d’effectuer des manométries plus poussées, avec des positions différentes et des fréquences de déglutitions différentes, afin de disposer de résultats plus complets.

Je vous conseille fortement de lire mon article dédié à la manométrie si vous voulez en savoir plus sur la classification de Chicago et son rôle dans le diagnostic de l’achalasie.

Source : What is new in Chicago Classification version 4.0?

Compilations des données sur la POEM en gériatrie (personnes âgées de 65 ans ou plus)

Un groupe de médecins chinois (Université et Luzhou et Hôpital de Lianshui) a récupéré et analysé les données publiées en ligne sur l’utilisation de la POEM sur les personnes âgées spécifiquement (âge supérieure ou égale à 65 ans dans le cas de ces études). 7 études pour un total de 469 patients âgés ont été compilées.

Avec un taux de succès clinique de 92.5% et un taux moyen d’événement indésirable de 9% (généralement immédiatement traité), l’étude conclut que pour ce groupe de population la POEM est une technique efficace et sécurisée. Le score d’Eckardt des patients âgés diminue de 6 points en moyenne et la pression dans le sphincter gastro-œsophagien baisse de manière significative. En revanche, le taux de reflux reste de 17.4% en post-opératoire.

Source : Role of Peroral Endoscopic Myotomy in Geriatric Patients with Achalasia: A Systematic Review and Meta-Analysis

Le manque d’information sur l’œsophage de l’enfant et de l’adolescent

Lorsque le diagnostic d’un trouble œsophagien est posé, deux des critères sont la pression dans la jonction gastro-œsophagienne (cardia) et son diamètre. Les données sont alors comparées à ce qui est attendu. Cependant, les résultats attendus sont connus pour les adultes mais méconnus pour les plus jeunes. Une première étude s’est donc donné pour objectif de récupérer des données dans ce sens et demande a ce que d’autres observations soient faite.

L’étude montre par ailleurs l’efficacité de la dilatation pneumatique pour le traitement de l’achalasie chez le patient très jeune (augmentation du diamètre, diminution de la pression, diminution du score d’Eckardt).

L’achalasie augmente la probabilité d’être dépressif

Il paraît assez intuitif qu’une maladie longue durée du système digestif puisse être un terrain accueillant pour la dépression. Mais le démontrer scientifiquement est une autre affaire.

Une équipe de l’université de Düsseldorf en Allemagne a étudié les données du système de santé (notamment la prescription de médicaments et le diagnostic de maladie) pour suivre les malades atteints d’achalasie et comparer leurs parcours médicaux à ceux de patients non atteint d’achalasie. Il s’avère que 4.5% des patients atteints d’Achalasie ont été diagnostiqué dépressif contre 2.7% dans le groupe de contrôle, dans l’année suivant leur diagnostic d’Achalasie. Il n’y a pas de groupe d’âge ou de sexe spécifiquement atteint par ce risque de dépression et ces dépressions ne s’accompagnent pas plus souvent de la prescription d’antidépresseur.

L’étude suggère qu’un accompagnement spécifique doit être fait auprès des patients avec une achalasie pour la prévention des troubles de l’humeur.

Source : Achalasia is associated with a higher incidence of depression in outpatients in Germany

A propos de l’auteur

Photo de l'auteur du site sur l'Achalasie

Je suis Damien Marin (profil LinkedIn & page Facebook), l’auteur de l’Homme d’Achalasie et de ce site. Je choisi de créer ces pages pour informer du mieux qu’il m’est possible les personnes suspectant d’être atteintes d’Achalasie, les malades de l’Achalasie et leurs proches. Chef de projet Digital de formation, je mets mes compétences dans le web au service de ce beau projet. Durant votre lecture du site, gardez à l’esprit que je ne suis pas médecin et que vous ne devez pas prendre de décision regardant votre santé en vous appuyant sur les informations trouvées ici. Vous pouvez en revanche alerter les professionnels de santé grâce à ces informations.

Je souhaite à chaque malade de l’Achalasie et d’autres maladies orphelines de sortir de l’isolement que la maladie l’oblige à vivre, c’est pour cette raison que j’ai créé ce site et que j’ai écrit mon roman. Bonne lecture.

Un commentaire

  • Chaigneau

    Je suis atteinte de achalasie de type 2 diagnostiquée en 2012 après une errance médicale de une année. Je suis participante à la cohorte nantaise. Je souhaite connaître les avancées de la recherche et pouvoir partager mes expériences bonnes et mauvaises.

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